Henri Bourassa, fondateur du journal «Le Devoir» |
1910
Parallèlement à la fondation du journal «Le Devoir», Henri Bourassa
met sur pied une maison d'édition qui porte le même nom. Entre 1910 et 1939, cette entreprise publiera près de 400 titres.
En complément à ses activités journalistiques, «Le Devoir» utilise son imprimerie pour publier des ouvrages littéraires ou autres, fidèles à l'idéologie nationaliste dont il se fait le défenseur. La fondation de la société des «Amis du Devoir», en 1914, fournira aussi à l'éditeur l'occasion de publier de nombreuses brochures. Entre 1910 et 1919, 97 titres sortiront des presses du Devoir, soit 55 livres et 42 brochures. De plus, six romans, dix recueils de poésies et deux essais seront également publiés par cette maison. Les autres livres consisteront en différents essais, recueils, livres d'histoire et manuels scolaires. Henri Bourassa écrira 24 des ouvrages publiés, et Lionel Groulx sept. Un de ceux-ci, «Les Rapaillages» (1916), constituera le plus grand succès de l'éditeur, avec 8 000 exemplaires vendus. Le roman de Groulx servira de modèle et inspirera les futurs romans publiés au Devoir. Entre 1920 et 1939, les éditions Le Devoir publieront près de 300 ouvrages, livres, tracts et brochures de tous genres, dont 40 titres littéraires. Les publications à compte d'auteur constitueront une part importante du catalogue. Le Devoir poursuivra ses activités éditoriales durant les années de guerre avec 165 titres publiés de 1940 à 1949, avant de connaître un ralentissement au cours des années 50 avec 27 titres. Le journal se désintéressera ensuite de l'édition de livres, et ne publiera que de rares titres entre 1960 et 1999.
En référence: Jacques Michon (sous la direction de), Histoire de l'édition littéraire au Québec au XXe siècle, vol. 1: La naissance de l'éditeur, 1900-1939, Saint-Laurent, Fides, 1999, p 78-85, 247-249. Voir aussi les Archives du Groupe de recherche sur l'édition littéraire au Québec (GRÉLQ) (Université de Sherbrooke).