Jean Chrétien (1934-) Homme politique

Dans les deux décennies qui suivent sa première élection à la Chambre des communes, en 1963, cet énergique député originaire de Shawinigan occupe plusieurs ministères importants -Justice, Finances, Énergie, Mines et Ressources- dans les gouvernements libéraux de Lester B. Pearson et Pierre Elliott Trudeau. Un des visages les plus connus du «French power» à Ottawa, son style oratoire et son talent d'organisateur sont mis à contribution par le Comité du «Non» lors de la campagne référendaire de 1980. Candidat défait à la succession de Pierre Elliott Trudeau, en 1984, il démissionne de son poste de député en 1986 et écrit ses mémoires. Le départ de John Turner, en 1990, ouvre la porte à son retour en politique. Devenu chef du Parti libéral la même année, il ramène les «Rouges» au pouvoir en 1993, malgré l'opposition des nationalistes québécois qui en ont fait leur cible privilégiée. La lutte au déficit et le référendum de 1995 sont deux des principaux thèmes de ce premier mandat qui se solde par la réélection des Libéraux, en 1997, avec une majorité amoindrie. Fort d'un budget excédentaire et d'une situation économique très favorable, il devient en 2000 le premier premier ministre canadien à obtenir trois mandats majoritaires consécutifs depuis W.L. Mackenzie King. En 2002, il annonce sa décision de quitter la vie politique au début de 2004 afin de donner la chance à son successeur de préparer la prochaine élection générale. Cette décision accentue les tensions avec son ministre des Finances Paul Martin qui lui succédera en décembre 2003 à la tête du gouvernement.