Joseph Giunta, peintre d?origine sicilienne, est né à Montréal en 1911 et décédé en janvier 2001. Il reçoit une formation artistique au cours des années vingt alors qu?il fréquente le Monument National et l?École des Beaux-Arts de Montréal. Dès le début des années trente, il commence à exposer des peintures élaborées selon les genres traditionnels : portraits, natures mortes et paysages. Passant à l?abstraction en 1958, ses tableaux sont dès lors empreints d?une pâte épaisse, d?une gestuelle dynamique et de tons vifs et intenses. Pendant plusieurs décennies, il jouit d?une bonne fortune critique et d?un réel succès commercial. Puis, à partir des années soixante-dix, une recherche plus personnelle le conduit à élaborer collages, assemblages et constructions, où il se détache de son ?uvre antérieure pour inventer sa propre synthèse plastique. C?est là qu?il développe la partie la plus innovatrice et la plus accomplie de son art. Giunta participe à des expositions solos et collectives pendant plus de quarante ans, parmi lesquelles on remarque son passage à la Galerie Zanettin de Québec en 1965 et en 1973, ainsi qu?au Pavillon du Québec à Osaka en 1970. En 2001, une exposition à la Maison de la culture Frontenac à Montréal ainsi que la sortie du film de Pepita Ferrari : « Joseph Giunta : un triomphe silencieux » contribuent à resituer la figure de Joseph Giunta sur la scène artistique. (1911-) Artiste peintre
JOSEPH GIUNTA, 1911 ? 2001 «L'artiste veut transcender le monde qui l'entoure, en imprégner son esprit et parfois, comme cela demande du temps, il doit envisager de vivre très longtemps »[1]. Né à Montréal en 1911, Joseph Giunta étudie au Monument National, et à l?école des Beaux-Arts de Montréal jusqu?en 1927. Il se perfectionne durant cinq autres années auprès d?Edmond Dionnet. En 1931, à l?age de 20 ans il est accepté pour la première fois au Salon du Printemps tenu au Musée des Beaux-Arts de Montréal. En 1936 il présente sa première exposition au Fine Art Department du magasin Eaton de Montréal, au côté du paysagiste Marc-Aurèle Fortin. En 1956 il effectue un voyage d'étude en France et en Italie. En 1970, il est invité par le Gouvernement du Québec à montrer ses toiles au Pavillon du Québec de l'exposition universelle d'Osaka alors que la galerie Zannetin fait circuler une exposition itinérante de son travail[2]. En 1975, la mort prématurée d?Enzo son fils unique, devient le catalyseur d?une longue série d??uvres percutantes, réalisées entre les entrailles d?un sous-sol obscur et humide. Dévasté, le solitaire Giunta se réapproprie tous les objets d?un univers qui lui est propre (jouets, manuscrits, bijoux, vêtements?), afin que la matière exorcise ses souffrances, que de la couleur émerge un monde nouveau, plus tolérable... Un acte de sublimation pour la préservation de l?âme, avant l?anéantissement. Les constructions qui prennent alors forme et les couleurs qui jaillissent deviennent prétexte à exacerber la matière, à la conduire vers des chemins insoupçonnables. L?espérance de l?être en devenir ou le salut de l?âme? À partir de ce moment, il pose comme nécessité impérative de son art l?accomplissement d?une construction qui, sous couvert d?amalgames, allie la géométrie et l?organique. Ses oeuvres deviennent une pure question de poésie construite selon l'ordre du monde qu'impose la matière pour le seul jeu du plan pictural[3].