Michael Ignatieff (1947-) Essayiste, homme politique

On peut difficilement penser à un homme politique canadien qui a un parcours aussi atypique que Michael Ignatieff. De descendance russe, celui-ci a eu un grand-père et un arrière grand-père qui ont été ministres sous les tsars. Michael, qui voit le jour à Toronto, est pour sa part le fils d'un immigrant russe qui est devenu un diplomate canadien. Il fait une brillante carrière académique dans de prestigieuses institutions (Oxford, Harvard, etc.), avant de tâter du journalisme et de l'enseignement. Sa réputation d'intellectuel s'appuie sur une oeuvre littéraire abondante, publiée dans plusieurs langues, comprenant des romans et des essais, notamment sur le nationalisme et les conflits ethniques dans le monde contemporain. Ignatieff réalise également des documentaires en plus d'animer des émissions de télévision au Royaume-Uni. Sa contribution est reconnue à travers le monde et est soulignée par de nombreux prix littéraires et doctorats honorifiques. L'intérêt de Michael Ignatieff pour la politique se manifeste dès l'adolescence alors qu'il s'implique du côté du Parti libéral du Canada au cours des années 1960. Mais ce n'est qu'en 2005 qu'il décide de se lancer en politique active. En janvier 2006, il remporte facilement la victoire dans la circonscription d'Etobicoke-Lakeshore. La feuille de route impressionnante de cet intellectuel de renom, parfaitement bilingue, incite plusieurs observateurs à le voir comme un futur premier ministre, certains le comparant même à Pierre Elliott Trudeau. Cette rumeur s'accentue avec la prise du pouvoir par les conservateurs et le départ du chef libéral Paul Martin, en 2006. Ignatieff fait d'ailleurs figure de favori lors du congrès au leadership libéral qui se déroule à Montréal en décembre 2006. Il arrive en tête après le premier tour devançant Bob Rae, son ex-confrère de classe, qui a été premier ministre de l'Ontario au cours des années 1990. Mais ses appuis progressent lentement dans les tours subséquents qui tournent à l'avantage du gagnant, Stéphane Dion. Le leadership de ce dernier est de courte durée. La cuisante défaite des libéraux lors des élections générales d'octobre 2008 précipitent le départ de Dion à qui Ignatieff succède en décembre de la même année sur une base intérimaire.