Marie Lacoste-Gérin-Lajoie (1867-) Activiste, féministe

Née d'une famille de la haute bourgeoisie montréalaise, elle s'intéresse au droit par son père, particulièrement à la discrimination juridique exercée à l'endroit des femmes. En 1902, elle publie un ouvrage de vulgarisation du droit civil et constitutionnel intitulé «Traité de droit usuel». Militante du Montreal Local Concil of Women, elle se désaffilie du mouvement laïc et anglophone pour fonder, avec sa collègue Caroline Béïque, la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste (FNSJB). En plus de poser des actions concrètes sur le plan social, la FNSJB publie «La Bonne parole» dès 1913, mensuel tiré à 2 000 exemplaires. En se définissant comme mouvement catholique et nationaliste, les deux fondatrices espèrent avoir plus de pouvoir auprès des autorités afin de promouvoir les droits des femmes au Québec. Paradoxalement, c'est le caractère confessionnel de l'organisme qui lui fera subir les pressions du clergé, contre l'émancipation des femmes. En 1922, le clergé exige même de la Fédération qu'elle se retire de la lutte pour le droit de vote. Cette pionnière associée à la lutte pour l'amélioration de la condition juridique des Québécoises a contribué par son action au sein de la plus importante association féministe canadienne-française du début du siècle à ouvrir la voie au mouvement féministe qui suivra au cours des décennies à venir.