Émile Nelligan (1879-) Écrivain, poète

Figure romantique à la carrière littéraire tragiquement écourtée, il voit le jour à Montréal, la veille de Noël 1879. Après des études sans éclat au Collège Sainte-Marie, il défie la volonté de ses parents et abandonne ses études pour se consacrer à la poésie. Sous le pseudonyme d'Émile Kovar, il publie son premier poème, «Rêve fantastique», dans «Le Samedi», en 1896. À partir de l'année suivante, il signera ses oeuvres de son vrai nom. Sa poésie démontre une sensibilité remarquable au pouvoir des mots et à la mélodie de la langue. Il joint l'École littéraire de Montréal et devient de plus en plus connu. Sa santé chancelante le garde malheureusement loin du public. D'abord confiné au refuge Saint-Benoît, il est éventuellement transféré à l'hôpital psychiatrique Saint-Jean-de-Dieu. Il continuera malgré tout à écrire. En tout, son oeuvre compte 170 poèmes, sonnets, rondeaux, chansons et poèmes en prose, tous écrits alors qu'il a entre 16 et 19 ans. Son talent d'écriture, les thèmes qu'il aborde et sa profonde sensibilité en font toujours, plus d'un demi-siècle après sa mort, une des références incontournables de la littérature canadienne-française. <br><br> Extrait de «Clair de lune intellectuel» : <br> «Ma pensée est couleur de lumières lointaines,<br> Du fond de quelque crypte aux vagues profondeurs.<br> Elle a l'éclat parfois des subtiles verdeurs<br> D'un golfe où le soleil abaisse ses antennes.»