Raoul Dandurand (1861-) Homme politique, avocat, diplomate
Diplomé en droit de l'Université Laval, il est admis au barreau à l'âge de 21 ans. Ses talents d'orateur et de politicien lui valent d'être nommé au Sénat à l'âge de 35 ans par le premier ministre du Canada, Wilfrid Laurier. Par la suite, il fait partie des cabinets du premier ministre libéral William Lyon Mackenzie King entre 1921 et 1942. Sa carrière ne se limite pas à la scène nationale. En 1909, il représente le Canada à l'Exposition universelle de Paris et dévoile un monument dédié à Montcalm en France. De plus, il participe à toutes les réunions annuelles de l'Union interparlementaire pour la paix. En 1924, il accède à la direction de la délégation canadienne à l'Assemblée générale de la Société des Nations (SDN). Un an plus tard, il y est élu comme président, poste qu'il occupe jusqu'en 1930. Pour ce sénateur, «il est important que le Canada dès les premières années à Genève, habituât la Grande-Bretagne à la pratique de l'égalité entre les nations soeurs du Commonwealth.» En 1924, il participe à la rédaction du protocole de Genève. Il a à coeur la paix et le droit des minorités ethniques en Europe. De plus, il contribue en 1928 à l'affirmation de la souveraineté canadienne en obtenant l'ouverture de deux missions diplomatiques autres que celle de Washington, soient celles de Paris et Tokyo. Il s'éteint à Ottawa à l'âge de 80 ans. Sa mort affecte le premier ministre canadien King qui déclare : «C'était une merveilleuse fin pour cet homme. Avoir vécu plus de 80 ans, dirigeant toujours la Chambre haute en tant que leader parlementaire, (...) actif, vif d'esprit et utile jusqu'à la fin. Le départ de Dandurand fait de moi le dernier membre du Cabinet original que j'ai constitué en 1921.» Durant sa longue carrière, on lui décerne de nombreuses distinctions. Le gouvernement français le nomme chevalier de la Légion d'honneur en 1891, officier de la Légion d'honneur en 1907, commandeur (1912), puis grand officier, en 1935. Il est égalment membre de l'Académie des sciences morales et politiques à l'Institut de France, une distinction qui est rarement accordée à un étranger. Pour le récompenser de son travail auprès des fonds de secours français et belge pendant la guerre de 1914-1918, il est fait, par les autorités belges, commandeur de l'Ordre «Pour la Couronne». De plus, en 1944, il est nommé au Conseil privé impérial britannique.